La belle vie de Peggy

Le sourire de quelqu'un à qui tout réussit
Seule femme française encore en lice sur ce Crazy Eights à 375 €, le tournoi de Peggy Gambetti se passe jusqu’ici comme dans rêve. Seconde en jetons il y a de ça quelques minutes au moment de la pause, l’ex prétendante à l’intégration de la Queen’s Squad vit un tournoi idyllique.
Un peu à l’image de cette main à laquelle je viens d’assister. Elle relance à 4 000 (2BB) Utg avec K♠ Q♠. Le joueur deux crans à sa droite choisit l’option agressive, en annonçant un 3-bet à 12 000 jetons (6BB). Payé par notre joueuse française, alors hors de position. Sur un flop A♠ 7♥ 4♣ les deux joueurs checkent. S’ensuit un 2♠ turn qui ouvre un tirage couleur, et Peggy check encore. Pas du goût de son adversaire qui choisit cette carte pour miser une première fois à 18 000 jetons (9BB). Avec son tirage flush max, la française choisit l’option la plus sage en se contentant de payer. Bien lui en prend quand le croupier retourne un 4♠ river. Couleur max, facile la vie. Encore faut il réussir à trouver un peu de value. Peggy tend alors une nouvelle fois son piège, en checkant de nouveau. Et cela marche à merveille, puisqu’elle entend « All-In », payé instantanément bien sûr. Peut importe le jeu en face elle prend le pot, mais quand elle découvre 6♠ 3♠, elle reste tout de même un peu circonspecte, « Il a 3-bet avec ça ? » C’est tout le charme de ce jeu Peggy, surtout en live, on peut parfois assister à des choses, parfois, étonnantes dirons-nous. Mais il fallait encore tout lui prendre. « Des fois il faut trap » conclut-elle, un sourire jusqu’aux oreilles. Surtout quand la proie se jette d’elle même dans la gueule du loup.
Paul Koessler