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Le coup de chaud de Corentin

Le coup de chaud de Corentin 

Corentin Barbosa

Tu prends en photo la seule main où je fold ? 

On l’avait laissé à la fin du Day 1B en train d’emballer des jetons pour revenir en ce début d’après-midi. Le français Corentin Barbosa, que je retrouve peu après la bulle. « Je viens d’arriver à une nouvelle table, j’étais mieux avant. Là y’a trois énormes stacks avec plus d’un million de jetons », me dit-il en introduction, alors que la moyenne tourne plutôt autour des 400 000. « On va attendre hein, on ne sait jamais, sur un malentendu ». Lui pointe à ce moment aux alentours de 165 000. Mais spoiler alert, ça ne va pas durer bien longtemps. Une embellie en trois actes.

Tout commence quand le chip leader de la table, le roumain Bogdan Petrascu relance UTG. Notre amateur de cash game décide alors d’envoyer tout son tapis au milieu avec K♠Q♠. Payé par le roumain, qui retourne A♦5♦. Un plateau 2♦7♠K♥Q♦10♣ plus tard, et voilà Romain devant 350 000 jetons (23 BB).

S’ensuit un deuxième coup quasiment dans la foulée, où, après une relance UTG+1, le français 3-bet à 100 000 (6 BB) au Cut-off. Le joueur au bouton décide lui de mettre son tournoi au jeu, et annonce « All-In ». Fold chez le premier relanceur, snap call pour notre francophone. Vous me direz avec A♠A♣ en main, la décision est facile à prendre. Son adversaire grimace, en retournant Q♥Q♣. Un board anecdotique plus tard, et Corentin à de nouveaux jetons à ranger. « Reste là Paul, vient sur mes genoux », me dit-il hilare. Alors sur les genoux c’est peut être un peu trop, mais rester encore un peu là, ça je peux faire. « À ce rythme la dans 2 minutes j’ai 2 millions. On parlait d’un malentendu. »

Et enfin troisième et dernier acte, dans une nouvelle bataille contre son nouvel ami roumain. Notre héros du moment mise UTG+1 à 30 000 (2 BB). Relancé par Bogdan au Cut-off, 90 000 jetons (6 BB). « Allez on y va », lance le français avant de payer. Le croupier dévoile le flop, 9♥J♦3♥. Check chez Romain, 150 000 (10 BB) du roumain, « All-In » en réponse. Le désormais ex-chipleader, semble embêté, réfléchis un peu, et finit par rendre sa main. « J’avais deux valets, mais il joue que le béton en face. Et j’ai pas envie de voir une Dame, un Roi, un As ou un coeur, il est capable de me repasser devant », me raconte-il en aparté. Le voilà devant 1 million de jetons, son tapis à fait fois 6 en 15 minutes. « Bon ça va commencer à se voir là, mais reste encore 20 minutes. Top 3 on se fait une soirée de fou, la win, et je répond plus de rien », conclut-il un sourire jusqu’aux oreilles.

Alors on en est pas encore là Corentin, mais c’est vraiment tout le mal que je te souhaite. Et finalement cette table elle est pas si mal nan ?

Paul Koessler

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